Deux ans de silence. Mais pourquoi, me direz-vous ??? La raison était simple : pour que 100 escales puisse vivre et pleinement se déployer, j’ai dû m’en éloigner : retour à la presse à Paris puis travail en Polynésie française (et oui, ma vie c'était bien la photo du dessus)... Je vous explique tout !
Tout commence début mars 2019. Cette semaine-là, j’égraine le 10e mois passé à temps plein dans une rédaction à mille lieux hélas de mes artisans. Pas de crainte : 100 escales est toujours là, mais un peu plus en sourdine. Elle est un peu alanguie. Moi, bien que surchargée de travail, je somnole.
Mais voilà, depuis des mois, je me prends à rêver et souhaite goûter à une vie insulaire, sur un îlot loin du flot d’informations et d’anxiété qui me ballote dans cette vie parisienne. J’ai donc enfoncé la porte d’un rêve un peu flou. Il n’a d’ailleurs pas tardé à se muer en une histoire un peu folle. Mon objectif ? Travailler là !
(Quoi, vous ne voyez que du bleu ?! C'est normal, le bout du monde, je vous dis)
Je vois des offres depuis des semaines, des mois. Seulement, même si mon C.V. s’est étoffé au fil des ans et de mes expériences, aucune ne m’a encore conduite vers le monde de l’hôtellerie.
Mais en ce 1er mars 2019, une annonce ne me semble plus être une bouteille à la mer. Le poste peut correspondre à mon profil : il s’agit de vendre des pièces joaillières ornées de perles polynésiennes. Les fameuses perles de Tahiti. Ça tombe bien : entre mes expériences de vente pour 100 escales auprès de vous et mes articles dont certains m’ont amenée à parler de l’univers bijoutier et joaillier, ça pourrait le faire. Mais suis-je seulement capable de donner l’impulsion ?
(De vous à moi, quand on voit cela, ça motive, non ?)
Toute la semaine, j’hésite. Mon avis change chaque jour, chaque heure. Mon cœur chavire presque chaque minute. Et vendredi 1er mars, à 22h07, je me lance. Je sais que c’est ridicule, mais c’est comme une dernière chance donnée à un rendez-vous virtuel. Rien n’est encore fait, mais la procrastination a déjà fait de ce ‘rien’ une réalité bien présente dans mon cerveau d’indécise. La réflexion est un peu abyssale aussi, car, si je suis prise, je tourne le dos à la métropole pour une année au moins, à mes amis, ma famille, mon mari, pour vivre sur un motu – comprenez un tout petit îlot flirtant avec les vagues et le vent.
Moins d’une heure s’écoule avant une réponse. La réponse justement ? Entretien lundi soir à 21h. Je cogite tout le week-end. J’angoisse tout le lundi. Ça me ramène à des souvenirs aussi poussiéreux que vifs : ceux des heures précédant un examen. Encore aujourd’hui, je cauchemarde toujours de la feuille blanche en plein concours… Celui du lundi soir donc ? Partiellement validé, semble-t-il. Pas eu de panne sèche.
Prochaine étape le jeudi soir, même heure mêmes écrans Skype. Et vendredi soir, enfin, la réponse. C’est ‘Oui’ (!!!!!!!!!!!!). Nous sommes le vendredi 8 mars 2019, il est 22h59. Une semaine heure pour heure après l’envoi de mon C.V.
Dans ma voiture, avec mon mari et une très chère amie, dans une rue sombre et fraîche de la banlieue parisienne, on me prie de venir à Tahiti le mois suivant.
Le 17 mars 2019
Je viens tout juste de prendre mon billet. Le départ est programmé pour le 10 mai. Je l’ai repoussé aussi loin que je le pouvais pour prendre autant de shoots que possible de ma famille et mes proches.
Ce départ est étrange. Il est une respiration autant qu’une apnée face à l’actualité de notre monde. J’allume la télé : un terroriste a tiré sur tout ce qui bouge dans une mosquée en Nouvelle-Zélande, les Champs-Elysées ont été saccagés, une marée noire menace la Gironde ou la Vendée (peu de choses semblent avoir changé depuis. Bon, OK, nous avons en plus la COVID-19).
Les deux dernières semaines comme une funambule, suspendue sur un fil, avec le sentiment d’être entre la flottaison et l’équilibrisme. J’ai vécu deux semaines étranges où le choix est fait, mais pas encore vécu. Un peu en suspens, en lévitation. L’impression de subir la gueule de bois sans avoir vécu l’ivresse.
Aux infos au sujet du terroriste néo-zélandais : « Depuis qu’il a traversé l’océan, il a changé. » Je préfère une autre citation tout juste lue dans Nos voyages intérieurs de Claire et Reno Marca : « Au fil de l’eau… Être au bout du monde, se sentir au bord du vide ».
(Vous voulez en savoir encore plus ? Un peu de patience - quelques jours seulement - et la suite arrive...)
Commentaires
1 commentaire
Céleste Marie France
Coucou Émilie,
Heureuse de te suivre…
Un seul conseil, écris, devient romancière, j’adore ta plume !….
Mille bisous, et in challah!!!
Nb: tu as pris ton billet le 17 mars, le jour de l’anniversaire de Jerem.